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En 1337
débuta "un" conflit qui opposa les français
aux anglais, et leurs alliés respectifs. Bien connu des français
et cordialement détesté des mathématiciens, la
Guerre de Cent Ans (qui dura donc 116 ans). Cette
page récapitule les principaux
événements et intègre les témoignages
de la vie des gens et la participation
de nobles locaux.
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À
son accession au trône de France, en 1328, Philippe
VI de Valois (1328-1350) obtient avec de grandes difficultés
l'hommage du roi Édouard III d'Angleterre
(1327-1377) pour la Guyenne (Aquitaine). En effet, petit-fils par
sa mère de Philippe IV le Bel, Édouard III peut en effet revendiquer
des droits sur le trône de France, même si les pairs de France lui
ont préféré Philippe de Valois, prince "plus expérimenté, qu'ils
connaissent mieux et qui est né du royaume" (et qui a donc le mérite
de ne point être anglois, si je résume bien - ah, l'Europe
...). |
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La rivalité
franco-anglaise en Flandre et le soutien accordé
par les Français à l'Écosse, que l'Angleterre veut soumettre,
exacerbent le conflit. En 1336, Édouard III entre en rébellion. L'année
suivante, Philippe VI prononce la confiscation de la Guyenne; Édouard
III riposte en faisant porter son défi à Paris.

1337 |
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Début
de la guerre |
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1338 |
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Afin
d'encercler la France, Édouard III
parvient à nouer aux Pays-Bas et en Allemagne de nombreuses
alliances. |
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1340 |
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Victoire
navale anglaise (défaite navale française) de l'Écluse.
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1341 |
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Déclenchement
de la guerre de succession de Bretagne (1341) permet à Édouard III
de disposer d'un nouveau point d'appui sur le continent. |
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1345 |
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Rigaud
de Fredevialle (c'est sur la commune de Ste
Eulalie), sénéchal d'Auvergne. |
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a |
1346 |
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Le
26 août, Édouard III écrase les Français à Crécy
grâce à ses archers (et depuis ce temps là,
la façon de tendre la corde de l'arc avec l'index et le majeur
sert de signe ... disons "distinctif": c'est l'homologue
anglais de notre majeur relevé à l'attention d'une
personne à qui l'on veut montrer qu'elle nous ... emmerde
- c'est dit). |
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1347 |
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Calais
tombe (dans les mains des anglois). |
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1348 |
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Trêve pendant laquelle sévit l'épidémie
de peste noire (de
là, peut-être notre "un malheur n'arrive jamais
seul" ?). |
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a
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1356 |
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Le
Prince Noir, héritier d'Angleterre, porte la guerre aux confins
de la Guyenne, et ses chevauchées aboutissent à la défaite de Poitiers
(19 septembre), où le roi de France
Jean II le Bon (1350-1364) est fait prisonnier
(le roi se rend et ne meurt pas). |
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L'événement
provoque une explosion de haine contre
l'incapacité du pouvoir royal, et le dauphin Charles
se heurte à la révolte du roi de Navarre, Charles le Mauvais, à
l'insurrection des bourgeois de Paris menés par Étienne Marcel et
à la Jacquerie des paysans (on ne peut pas, à l'époque,
manifester de République à Bastille, places
qui ne sont pas encore nommées ainsi. Et puis, il n'y a pas
assez de rues). |
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Les
deux gouvernements concluent à une trève. Les soldats
des 2 armées n'ayant plus rien à faire s'organisent
en compagnies, se donnent
des chefs et se mettent à piller les campagnes et les châteaux.
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1357 |
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Ces
routiers [les compagnies, voir ci-dessus] s'établissent
en Auvergne. Une de ces colonnes, ayant à sa tête
Mandonet de Badafol, s'empare de St
Christophe (les gorges). |
a |
1360 |
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La
victoire finale du dauphin (août 1358) et l'échec d'Édouard III
devant Reims et Paris (décembre 1359) permettent toutefois la
conclusion du traité de Brétigny
le 8 mai (du nom d'un petit village dans l'Eure-et-Loir): Jean
le Bon abandonne à Édouard III, en toute souveraineté, une Guyenne
élargie, Calais et le Ponthieu, en échange de sa renonciation
au trône de France. Jean le Bon est libéré pour
le prix modique de 3 millions d'écus or...
La
région devient frontalière: les anglois/anglais
possèdent le Limousin et les territoires au sud de la Maronne
!!!
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1361-62
à 1365 |
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Les
compagnies quittent la région (elle n'est pas sûre). |
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a |
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a |
1369 |
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Les
anglais avaient commencé à dévaster
l'Auvergne après la funeste journée de Poitiers. Vers
l'année 1369, ils démantelèrent
les tours de Biorc,
[...], de St
Christophe [...]. |
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La
même année, dans un titre, il est indiqué que
le secrétaire-trésorier du Duc de Berry et d'Auvergne,
Jean II de Bourbon, s'appelait Guy de Lafarge
(noble de Barriac) |
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Le 13 novembre, le roi prononce la confiscation
de l'Aquitaine : face à un Édouard III vieilli, Charles
V, secondé par Bertrand du Guesclin,
reconquiert en cinq ans l'essentiel des territoires abandonnés au
traité de Brétigny. |
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1380 |
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A
la mort de Charles V (1380), l'Angleterre ne possède plus que
Calais, Cherbourg, quelques places fortes en Bretagne et la Guyenne.
Après une série d'opérations infructueuses et de révoltes sociales,
les deux royaumes concluent en 1389
une trêve générale qui est prolongée jusqu'en 1411.
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1399 |
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"le
12 février [...] à rétablir les fourches patibulaires
et autres signes de justice qui avaient été détruits
par les incendies. Le pays ayant été déserté
par les habitants, laissé sans culture et réduit en
landes, par suite des guerres qui avaient longtemps désolé
le pays" |
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1411 |
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Deux
événements favorisent la reprise
de la guerre : le roi de France Charles VI est atteint
de folie, et le pouvoir devient l'enjeu du conflit entre son frère
Louis d'Orléans (armagnac) et les ducs de Bourgogne (donc bourguignons)
avec Jean sans peur. |
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1413 |
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Un
jeune roi plein d'ambition, Henri V
de Lancastre (1413-1422), monte sur le
trône d'Angleterre. |
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a |
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a |
1415 |
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La
guerre civile qui éclate en 1407 entre les Bourguignons et les Armagnacs,
réunis autour de la famille d'Orléans après l'assassinat de Louis
d'Orléans par des hommes de main du duc de Bourgogne (1407), permet
à Henri V d'intervenir sur le continent : le 25 octobre, il inflige
à la chevalerie française l'écrasante défaite
d'Azincourt (écrasante victoire d'Azincourt côté
anglais) ... |
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1417 |
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...
avant de conquérir la Normandie. |
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1419 |
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Louis
de Scorailles, qui a été chambellan de
Charles VII, capitaine de la grosse tour de Bourges [principale
tour des fortifications devant lesquelles les anglais s'étaient
déjà arrêtés en 1345, leur arrêt
ayant été marqué par l'érection de la
Croix MoultJoie], prête serment le 29 octobre acceptant la
charge de Sénéchal du Berry
et du Limousin |
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1422 |
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La
mort presque simultanée d'Henri V et de Charles VI (1422) fait d'Henri
VI, un enfant de dix mois !, le souverain unique des royaumes d'Angleterre
et de France, tandis que le dauphin, réfugié à Bourges, se proclame
roi sous le nom de Charles VII
(1422-1461), d'où le sobriquet de Roi de Bourges.
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Sauf
en Guyenne, l'occupation anglaise se heurte à l'hostilité de la
population. |
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1424 |
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Charles
VII reprend l'offensive mais, battues à Verneuil-sur-Avre,
ses armées sont refoulées ("reprise sans succès"
en terme militaire, correspondant à "croissance sans
reprise" des économiciens ou "branlée"
des sportifs) au sud de la Loire par le duc de Bedford ... |
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a |
******** ******** |
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a |
1428 |
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...
et les Anglais mettent le siège devant Orléans. |
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mai
1429 |
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Alors
que Charles VII, sans ressources, est au bord du découragement,
une jeune paysanne (ou bien c'est un génie, ou bien c'est
une folle), Jeanne d'Arc (réponse
3: elle a été conseillée par Dieu), se présente
devant lui à Chinon et le convainc de lui fournir des armes pour
lever le siège d'Orléans ... |
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1429 |
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...
et le faire sacrer à Reims le 18 juillet. |
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1430 |
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En
consacrant la légitimité de Charles VII, sa chevauchée héroïque
ébranle profondément la puissance anglaise. Mais le roi, qui veut
ce réconcilier avec le duc de Bourgogne, n'entreprend rien pour
la sauver (aah, la diplomatie ...) lorsqu'elle est faite prisonnière
à Compiègne (13 mai) ... |
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1431 |
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...
et brûlée vive par les Anglais (ah, la reconnaissance ...) à Rouen
(30 mai). |
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1435 |
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Par
le traité d'Arras (1435), Philippe le Bon se rallie à Charles VII. |
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1436 |
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Entouré
d'un Conseil entièrement renouvelé où dominent
les représentants de la bourgeoisie et de la petite noblesse
(Jacques Coeur, Pierre de Brézé) (lobbying, lobbying), le roi reprend
aussitôt l'offensive : il prend Paris, ... |
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1437 |
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...
Montereau (célèbre pour son brie et la ligne B du
RER) et Meaux (pour son brie), |
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1441 |
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...
puis porte la guerre devant Bordeaux (à votre avis ?). |
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1449-1450 |
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Ses
grandes réformes administratives, financières et, surtout, militaires
(création d'une armée permanente) portent leurs fruits : en un an,
il reprend la Normandie, puis marche (enfin, son cheval et ses soldats)
sur la Guyenne. |
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1453 |
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Malgré
l'appui que ses habitants apportent aux forces anglaises [ils ne
savaient pas encore que leurs vins seraient moins taxés avec
les françois que les anglois], la reconquête de la province
est achevée (bataille de Castillon).
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Parmi
les témoignages recueillis dans le résultat
d'une enquête datée du 4 juillet 1453, citons, pour les
environs de Mauriac:
"Dans
les premières années du XVè siècle,
plusieurs villages des environs de Mauriac étaient vacants." |

Cette simple
phrase suffit à résumer les propos suivants:
Jean
del Coudert dépose qu'il y a environ 40 ans, personne ne
demeurait dans le Mas de Serre, ni au Mas de Chayrouse. |
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Jean
Raymond, âgé de 50 ans, déclare que, de sa jeunesse,
le Mas de Saljines était vacant. |
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Antoine
Delseriès de Chalvignac dépose qu'il y a 20 ou 25
ans, son père lui dit, en allant de Mauriac à Chalvignac:
"Aysi faciam nos blat en aquo de Chayrosa que demoravan a Mauriac
el temps de la guerra" [ici, nous faisions du blé les
appartenances de Chayrouse, quand nous demeurions à Mauriac,
au temps de la guerre] |
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[...]
Jacques Sarret déclate qu'il y a 40 ans, son frère
Jean tenait, à titre de location, le village d'Escoliès
qui était vacant. |
Elargissons
le cadre géographique. Dans son histoire manuscrite de Charles
VII, Thomas Basin, évêque de Lisieux, dit ce que depuis
la Loire jusqu'à la Seine et même jusqu'à la Somme,
presque toutes les terres restèrent longtemps sans culture, tous
les cultivateurs étant morts ou en fuite.
"On
n'osait cultiver que les terres situées auprès des
villes et des châteaux forts. La sentinelle, placée
du haut des murs, agitait la cloche d'alarme ou sonnait du cor dès
qu'elle apercevait au loin une troupe d'ennemis, et aussitôt
ceux qui travaillaient dans les champs, se hâtaient de chercher
un asile derrière les murs des châteaux forts"
(Chervel,
Histoire de l'administration monarchique). |
Aucun
traité
ne sanctionne la fin du conflit:
- l'Angleterre,
qui est occupée par la guerre des Deux-Roses,
ne conserve que Calais et ne peut reprendre l'offensive
- Quant
à la France,
presque entièrement
ruinée, elle doit désormais
reconstruire ses institutions et son économie (la France a donc "gagné"
la guerre).
Si la première
phase de la guerre a laissé peu de de cicatrices, la seconde phase a
été marquée par des conflits acharnés : alors que nombre de villes et
de châteaux sont détruits, les brigandages ont fait cesser le commerce,
et des régions entières sont retournées à la friche (dans certaines
régions, le sol n'a pu être cultivé pendant trente ans). Mais surtout,
la guerre de Cent Ans, commencée comme une querelle féodale, s'achève
comme une guerre nationale entre deux monarchies ennemies.
L'échec de la chevalerie française à Azincourt signe ainsi le déclin
de la société féodale.
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