Cette fiche
est consacrée, non pas à la structures des voies et routes,
mais au réseau qu'elles ont constitué. Différentes
époques ont été "étudiées"
(elles vous sont indiquées ci-desous).
La période
Vè-VIIè s. n'est pas traitée: elle correspond à
une période "instable", au cours de laquelle il est
plus difficile de définir les zones ayant pu attirer les migrants
pour le commerce.
Le dernier
millénaire est plus traité (cela va de soi): Xè-XIIIè
s. (chemins de Compostelle), milieu du XVIè siècle (vers
1556), début du XVIIè s. (1618 pour être plus précis),
fin du XVIIIè siècle et époque actuelle. Seul l'intervalle
XIIIè-XVè n'est pas traité, la peste de 1348 et
la guerre de Cent ans ayant provoqué de fortes et durables instabilités.
Epoque
protohistorique x - x
Epoque antique x
- x Chemins
de Compostelle (X-XIIIè siècle) x
- x Milieu
du XVIè siècle x -x
Début du XVIIè
siècle x -
xFin
du XVIIIè siècle x -
x La
période contemporainne
:::::
Epoque protohistorique |
De
-2000 à -1500 av. J.C., civilisation d'Unétice en Bohême,
qui réalise des échanges avec l'Europe occidentale, contrôle
les gisements de cuivre dans les Alpes et les Balkans ainsi que les
voies commerciales de l'ambre de la mer Baltique. Des contacts avec
la Méditéranée (Mycènes, Egypte, Chypre)
sont attestés. Puis cette civilisation rayonne vers la Saxe,
la Bavière et la Méditéranée occidentale.
Puis une civilisation du Rhône, établie en Suisse et dans
le couloir du Rhône, commerce avec la Méditéranée
et la Bavière.
A
la même époque, la civilisation d'El Argar, en Espagne,
commerce elle aussi avec la Méditéranée orientale
(par l'intermédiaire des phéniciens) et la côte
atlantique.
Il
va s'agir, ici, des voies romaines et, surtout, du réseau qu'elles
ont constituées. Aucune voie principale n'a traversé le
canton, mais quelques unes, de bien moindre importance l'ont fait. Elles
le font toujours d'ailleurs, et vous pouvez toujours admirer l'une d'elles
surla commune de Drignac (voir le lien ci-dessous).
:::::
Chemins de Compostelle |
Il
existait 4 grandes routes qui menaient
à Saint Jacques de Compostelle:
xxxx - Paris -> Orléans ->
Tours -> Poitiers -> Saintes -> Bordeaux -> Dax -> Saint
Jean-Pied de Port
Pour ce trajet, les routes provenant du nord de la France, de Belgique
et des Pays-Bas, Scandinavie convergeaient à Paris. Les anglais
et irlandais rejoignaient le chemin, via le Mont Saint-Michel puis Angers,
à Poitiers ou Melle.
xxxx - Vezelay -> Limoges -> Périgueux
-> Saint Jean-Pied de Port
Convergeaient à Vézelay les routes venant d'Allemagne.
xxxx
- Le Puy -> Conques -> Cahors -> Moissac -> Condom ->
Saint Jean-Pied de Port
Les personnes venant de Suisse, d'Europe de l'Est, du sud de l'Allemagne
passaient par le Puy.
Le tronc
commun de ces 3 routes était donc: Saint
Jean-Pied de Port -> col de Ronceveaux -> Pampelune
-> Logröno
Ce trajet était d'ailleurs la carte
des chemins empruntés par des migrants cantalous se dirigeant
en Espagne (voir "Migrants
vers l'Espagne").
xxxx
- Arles -> Montpellier -> Toulouse -> Auch -> Oloron ->
Jaca -> Logröno
Circuit pour les personnes venant de la péninsule italienne.
Le tronc
commun de ces routes se situait donc en Espagne. Il était constitué
du chemin suivant:
xxxx Logröno
-> Burgos -> Fromita -> Léon -> Astorga -> Ponferrada
-> Lugo -> Saint Jacques de Compostelle
Une variante suivait la côte nord via
Bayonne -> Bilbao -> Santander -> Oviedo pour rejoindre la
route Lugo -> Saint Jacques de Compostelle ou Bayonne -> Burgos
pour suivre le tronc commun donné ci-dessus (Logröno ->
Saint Jacques de Compostelle)
:::::
Milieu du XVIè siècle |
Probablement
un des premiers ouvrages sur les routes du Royaume de France:
"La
guide des chemins de France", de Charles ESTIENNE,
édition vers 1556 |
Bien
que moins complet que le suivant, c'est en contre-partie le plus ancien.
Après la fin de la guerre de Cent Ans, la France se reconstruit
et se redresse financièrement. Cet ouvrage permet de rendre compte
des principales voies de déplacements humains du siècle
qui suit.
!
Techniquement, ouvrage téléchargeable sur Gallica
en un fichier .pdf de 5,34 Mo.
:::::
Début du XVIIè
siècle |
Un
très bon (et excellent) ouvrage:
"Description
de la France, Allemagne, Italie et Efpagne, avec la guide des chemins
pour aler et venir par les provinces & aux villes plus renommées
de ces quatre régions", de Théodore de
MAYERNE TURQUET, édition de 1618. |
NB:
par ces quatre pays, il s'agit actuellement de la France, de l'Espagne,
du Portugal, de l'Italie, de l'Allemagne, de la Belgique, des Pays-Bas,
du Luxembourg.
Je
ne présenterai, brièvement, que l'ouvrage très
complet. Et jugez-en, puisqu'il présente: |
-
de la page 4 à la page 125, liste des villes, des foires,
table des chemins, des fleuves et lacs mentionnés et
un commentaire "descriptif" de chacune des "régions"
des quatre pays cités ci-dessus avec renvoi à
la page concernée.
|
-
de la page 126 à la page 293 figurent les chemins les
plus fréquentés à travers ces pays et entre
ces pays (avec distance indiquées en lieues).
|
-
de la page 294 à la page 318 sont données les
principales et franches foires de ces pays (et par région),
ainsi que les quatre principales foires en Turquie, de 1618
à 1633.
|
-
de la page 319 à la fin figurent les valeurs de change
monétaire.
|
!
Techniquement, c'est un fichier de 335 pages en format .pdf (taille:
5,68 Mo) téléchargeable gratuitement sur le site
de la BNF, plus précisément sur Gallica
:::::
Fin du XVIIIè siècle |
Un
autre ouvrage à consulter:
"Itinéraire
complet de la France ou Tableau général de toutes
les routes et chemins de traverse de ce royaume; auquel on a joint
l'Itinéraire des Pays-Bas, & la direction des Routes
aux Villes Capitales des Royaumes qui avoifinent la France",
de , édition de 1788 |
Plus
lourd à lire que le livre relatif au XVIIè s., il concerne
essentiellement le territoire français de l'époque. L'information
y est plus difficilement accessible.
!
Techniquement, cet ouvrage est téléchargeable sur le site
Gallica. Il se présente
en deux tomes, donc deux fichiers .pdf volumineux (respectivement 25,9
Mo et 28,2 Mo). Chaque chapitre est consacré à une ville
relativement importante et concerne les "routes et chemins de
traverse de ...". Chacune de ces villes y est traitée
comme un point de départ pour rejoindre d'autres villes: les
étapes sont indiquées.
Tome
1: Abbeville (p. 11), Aix en Provence (p. 27), Albi (p. 52),
Alençon (p. 61), Amiens (p. 74), Angers (p. 88), Angoulème
(p. 104), Arras (p. 120), Auch (p. 133), Autun (p. 146), Auxerre (p.
158), Avignon (p. 172), Bar-le-Duc (p. 191), Basle ie Bâle (p.
201), Bayonne (p. 210), Beauvais (p. 218), Béfort ie Belfort
(p. 229), Besançon (p. 240), Bourg en Bresse (p. 262), Bourges
(p. 272), Brest (p. 288), Bruxelles (p. 295), Caen (p. 305), Calors
(p. 319), Cambrai (p. 330), Châlons sur Marne (p. 341), Cherbourg
(p. 377), Clermont-Ferrand (p. 384),
Compiègne (p. 412), Dijon (p. 422), Dreux (p. 448), Evreux (p.
458), Falaise (p. 466), Gisors (p. 475), le Havre (p. 482), Langres
(p. 487), Laon (p. 504), Lille (p. 514), Limoges (p. 523), Lisieux (p.
538), Lons le Saulnier (p. 546), Lyon (p. 556),
Tome
2: Macon (p. 3), le Mans (p. 17), Marseille (p. 33), Meaux
(p. 53), Metz (p. 70), Mézières (p. 92), Montpellier (p.
106), Moulins (p. 136), Nancy (p. 159), Neufchateau (p. 182), Orléans
(p. 199), Paris (p. 222), Pau (p. 407), Péronne (p. 422), Plombières
(p. 430), Poitiers (p. 434), Reims (p. 453), Rennes (p. 474), Réthel
(p. 494), la Rochelle (p. 505), Rouen (p. 514), St Omer (p. 537), St
Quentin (p. 548), Sens (p. 556), Soissons (p. 582), Stenay (p. 595),
Strasbourg (p. 603), Toulon (p. 617), Toulouse (p. 629), Tours (p. 652),
Troyes (p. 669), Valenciennes (p. 688), Verdun (p. 696), Versailles
(p. 709), Vesoul (p. 719).
Pour
la région, consulter le tome 1 sur lequel figure Clermont-Ferrand,
p. 384 à 412.
:::::
La période contemporraine |
Comme
le montrent les fouilles (archéologiques) de sauvegarde, les
autoroutes ne se trouvent jamais très loin des anciennes voies
romaines importantes (ceci est surtout valable pour la moitié
sud de la France, ainsi que pour la moitié est).
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Une conclusion par delà le temps ? |
La
plupart des grandes villes européennes existaient déjà
il y a 1000 ans, et même il y a 2000 ans. C'est leur statut qui
a évolué au cours de l'histoire, en faisant tour à
tour, des places plus ou moins importantes. Quant aux déplacements
humains, ils étaient déjà
existants: les seules voies romaines l'attestant déjà
en leur temps.
Ainsi,
comme cela est montré sur la fiche dédiée au cuivre,
les échanges commerciaux étaient bien établis il
y a plusieurs millénaires en Europe. Nos chaudronniers, cherchant
le cuivre, ne pouvaient se rendre que là où il était
déjà exploité de façon bien antérieure.
Seuls les lieux de commerce ayant vu varier dans l'espace.
