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Tout
d'abord, la carte ci-dessous vous indique la répartition des
vestiges romains et de la toponymie latine. Seul Chameyrac est commun
aux deux catégories:
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toponyme romain |
vestige gallo-romain |
toponyme et vestige gallo-romain |
Les notes
suivantes ne sont pas exclusives au canton. Bien au contraire, la plupart
des découvertes, et surtout des fouilles, concerne quasi exclusivement
l'est du département. Aucune fouilles n'ont été
menées dans cette partie du département. A noter que les
photos ci-dessous représentent des découvertes faites
en France.

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Les
villae, dont on ignore
le plan et donc la typologie, sont bâties en dur, couvertes
en tegulae (tuiles romaines) et imbrices. Elles ont
parfois le sol pavé à la romaine (dans 9 cas
de mosaïques, 2 sont en opus sectiles), les murs recouverts
d'enduits peints (dans une dizaine de cas). Les ailes thermales
chauffées par hypocauste
ne sont pas plus rares qu'ailleurs (présents dans 18 des
30 sites fouillés). |
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Le
classique mobilier ramassé (céramique
sigillée -voir en bas-, monnaies, statuettes)
montre que la région n'est pas isolée, même
si elle est à l'écart des grands courants économiques
du Haut-Empire.
Dès
avant la conquête romaine, les amphores à vin sont
fréquentes (type Dressel I), particulièrement le
long de l'axe reliant la Limagne à la Méditérannée.
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DOMAINE (fundus), BOURGADE (vicus) ET CITE (civitas) |
A l'intérieur
de la "cité", unité administrative correspondant
au territoire d'un ancien "peuple" rassemblé autour
d'une ville, son chef-lieu, coexistaient les domaines et bourgades et
non, comme de nos jours, des villages.
Les communes
rurales n'existaient pas. Il n'y avait que des domaines, qui constituaient,
seuls, l'unité d'exploitation agricole.
*****Le
fundus aaa
la villa était le centre du domaine. Il y avait de grands
domaines, mais aussi de petits et des moyens. Il faut toutefois garder
à l'esprit que ces connaissances résultent d'études
approximatives dans la mesure où elles sont davantage fondées
sur l'importance de la villa que sur une enquête archéologique
de détail.

Deux exemples
sont donnés à titre indicatif: Chirazan (Haute Garonne)
et Saint Ulrich (Moselle):
Chirazan
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Saint
Ulrich
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les
agronomes anciens estimaient qu'il fallait en moyenne 9 personnes
pour exploiter 100 jugères (environ 25 ha) |
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le
domaine possédait une grande villa de 117 pièces
groupées autour de plusieurs cours intérieures |
les
terres en culture couvraient environ 4000 jugères (soit 1000
ha), ce qui, avec la donnée précédente, nous
permet d'estimer le personnel moyen à environ 400 personnes |
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ce
domaine se trouvait alors dans un large vallon, de plus de 200 ha,
à 4 km au nord-ouest de Sarrebourg |
30
paires de boeufs pouvaient y prendre place |
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il
était constitué de prairies dans les fonds, de terres
de culture sur les pentes, vignes sur les côteaux exposés
au sud, forêts sur les sommets dominant la vallée de
la Sarre |
le
domaine était composé de jachères, prairies,
bois, friches, garennes et buissons |
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en
dehors de la villa, ont été retrouvées les
emplacements de 34 constructions (établissements agricoles
et ateliers) |
le
domaine de Chirazan couvrait lui, 7 à 8000 ha |
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ce
domaine était considéré comme d'importance
moyenne |
parmi
les 400 personnes estimées se trouvaient des artisans, des
exploitants et le propriétaires, ainsi que leurs familles |
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dans
le Rouergue, les grands domaines (d'environ 1000 ha) devaient être
plus courants. |
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Une
rapide synthèse de ces données nous permet de remarquer
que la surface de ces domaines est comparable à celle de
nos communes actuelles. De plus, il n'apparait pas très fréquemment
que la villa antique soit à l'origine du village actuel,
les déplacements sécuritaires du Moyen-Age en étant
eux, par contre, à cette origine. Mais que malgré
tout, dans les régions qui connaissent aujourd'hui l'habitat
dispersé, la continuité entre la villa et la
ferme moderne n'est pas rare. |
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*****Le
système de production
est commun aux deux exemples précédents. A savoir une
part de cultures (légumes, ...), une de prairies (lait et viande)
et une de bois (construction, chauffage, outillage).
L'autonomie
(autosuffisance) est visée. Il y a existence d'un artisanat à
l'intérieur même de l'exploitation. De plus, un fundus
peut comporter des divisions, et donc plusieurs villae.
Les fundi
comprenaient deux parties:
une
pour l'exploitation directe |
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réserve
du maitre qui faisait travailler ses esclaves et ouvriers agricoles
sous la direction du villicus,
son intendant, souvent esclave lui-même, mais d'un rang supérieur
à celui du personnel de la villa et qui logeait soit
à côté du logis du maitre, soit dans la pars
agraria qu'il devait surveiller |
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une
divisée en parcelles (pars agraria) |
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confiée
à des fermiers (coloni, cultores, voire même,
possessores) qui les cultivaient moyennant le paiement de
redevances en argent et en nature. Ils vivaient soit dans des demeures
isolées sur leur parcelle, soit dans des maisons groupées
en hameau qui seraient à l'origine des vici, puis
de nos villages. |
*****Les
vici sont
en nombre important. Ils sont de différents types:
vici
agricoles |
simples
hameaux généralement implantés à proximité
d'une villa, avec des constructions plus modestes et peu
soignées dans leurs matériaux |
vici
ruraux |
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possessores
aquenses |
fermiers
plus que propriétaires, ils désignaient 10 délégués,
les decemlecti, pour constituer une sorte de conseil municipal.
Auraient été habités volontiers par des artisans
et des commercants |
vici
routiers (stations de carrefour) |
distincts
des hameaux de paysans, à un croisement de routes, ou près
d'une voie navigable, au franchissement d'un pont (ex: à
Loupiac, où se situait un pont romain) |
bourgs
ruraux |
avec
marchés, champs de foire (magus ou forum),
près duquel vint s'installer un sanctuaire (concerne les
toponymes tels que Vic, Vicq, Vis ou Vix qui sont dérivés
de vicus) |


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