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Le
sud. Dans le cadre des connaissances actuelles, il
s'agit probablement du plus ancien courant migratoire ayant
concerné le canton. Attesté dès
le XIè siècle. Mais peut-être
avant dans les faits.
Nombreux
sont les auteurs à avoir étudié le sujet.
Autant dire que l'on en est au début: il y a tant à
faire sur une histoire si longue et un sujet si vaste.
Ce
sont des données de plusieurs livres et études
qui sont partiellement rassemblées ci-dessous (d'autres
ont été réparties sur les pages relatives
à
Zaragoza et le nord Aragon, Madrid
et la Castille, la
Vallée du Jiloca et le sud Aragon, et la
région de Valencia).
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Voici
un petit résumé du contexte
historique entre la France et l'Espagne:
Xème
siècle |
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les actions frontalières des troupes franches ont suscité la hausse
contre l'Islam des vallées pyrénéennes, dont les habitants étaient
encore chrétiens
- formation sur le haut cours de la rivière Aragon du petit comté
d'Aragon, qui, si en principe il a été franc, au IXème
siècle, avait été déjà libéré sous le gouvernement du comte
local Aznar I Galíndez. |
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XI
ème et XIIème siècle |
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importance aux XI et XIIème siècles de la colonisation française
en Espagne favorisée par les Clunisiens et les monarques espagnols.
Il y a afflux de colons français fixés dans les domaines monastiques
et de barons liés à la Reconquête, guerrière et économique, en
leur offrant des conditions propres à les tenter.
- influence des évêques auvergnats et
limousins placés à la tête des sièges épiscopaux créés dans la
zone reconquise.
- les rois aragonais sollicitent l'aide de français (parents et
vassaux)
- Alphonse VI de Castille, très attaché au développement de Cluny,
fait de nombreux cadeaux à l'abbaye et, vers 1077, les fondations
clunisiennes se multiplient en Espagne, surtout en Castille (Santa
María de Nájera en 1051, Palencia en 1073, Villaverde en 1075,
San Zoilo de Carrión de los Condes en 1076, Rates en 1100 et San
Pedro de Camprodón . Alphonse VI de Castille donne à Cluny le
monastère de Najera, puis celui de Sainte-Colombe de Burgos, de
Sainte-Isidore de Palencia, de Sahagun, l’un des hauts lieux de
la chrétienté ibérique. Il y eut ensuite un répit à la mort d’Alphonse
VI.
- les prélats de Compostelle, de Braga, d’Orense entretiennent
des relations étroites avec Cluny.
- vers 1159-1160, l’abbaye est à la tête d’environ 1.400 lieux
clunisiens en Europe occidentale : France, Italie, Allemagne,
Suisse, Espagne, Portugal, Royaume-Uni, Belgique.
- par une charte de 1181, Alphonse IX,
roi de Castille, donne à l’abbé Géraud
(de Scorailles) les lieux de FORNELLAS
et d’ORBANELLA, situés près de BURGOS |
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XIV
ème siècle |
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la Guerre de Cent ans et la Peste de
1345 arrêtent le processus migratoire suite au grand nombre de
décès, il n'y a plus d'excédent démographique jusqu'au
XVè où retour à un niveau démographique normal
- l'Andalousie était le centre économique de l'Espagne Impériale,
rendant ses villes très attirantes pour les immigrants (surtout
des négociants).
- dans le cas de la Castille, spécialement
pour Madrid, grande abondance
de population flottante et les possibilités de travailler
et de gagner de l'argent, tant pour les négociants que pour les
vagabonds et les groupes marginaux, favorise l'apport d'immigrants
- le royaume de Catalogne sort du Moyen-Age
avec un déficit démographique très net, de nombreux
secteurs étant dépeuplés en raison des pestes et des guerres,
toute main d'oeuvre extérieur se trouve
être la bienvenue.
- dans le royaume de Valencia,
des secteurs ruraux se trouvent visités par des journaliers
et artisans français, ainsi que les villes où abonderont
les négociants.
- dans le royaume d'Aragon,
poursuite de la coexistence des locaux avec les français. |
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XVème
siècle |
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vers 1440, la famille de CHALVET, des
environs de Salers, monopolise le commerce des mules de la Haute-Auvergne.
Grâce à des stations installées à Cahors, Pau, Bayonne et Irun,
elle entretient un trafic régulier de ces animaux avec le nord
de l'Espagne.
- 1449: 8 chaudronniers revenant de Catalogne
et d'Aragon, dont Guillaume de ROCHE
vers son village de Fontanges.
- fin XVème, dépopulation en Espagne
avec 7.000.000 d'habitants, à comparer aux 15.000.000 pour la
France. Cela génère un flux migratoire
nord-sud qui se maintiendra jusqu'au XVIIème siècle.
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XVIème
siècle |
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un bourgeois de Salers est exempté de
la charge de collecteur d'impôts en 1505, car il est à Zaragoza
- en 1525, débute un abondant mouvement migratoire des maures
de Valencia vers les côtes
berbères. Mais cela est à relativiser, car moindre que les pertes
humaines dues à la peste noire, l'émigration vers le continent
américain et la guerre.
- la population espagnole s'évacue par
les ports de Cadix et Séville, mais est renforcée par les apports
trans-pyrénéens. |
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fin
du XVème et premier tiers du XVIIème siècles |
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l'Espagne voit le passage de nombreux immigrants. Cette attirance
est renforcée, pour la Catalogne, par les liens dynastiques (entre
les Maisons de Carlat et Barcelone-Provence) et religieux (culte
de St Géraud et de la Vierge de Montserrat). |
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XVIIème
et XVIIIème siècles |
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fin XVIIème, le centre de migration vers la Castille
le plus important est Trizac.
- 1ère moitié du XVIIIème, poussée de la région d'Aurillac, mais
le nord de la Maronne (donc le secteur de Mauriac et Pleaux) l'emporte
- puis effilochage au nord au bénéfice de l'aurillacois (le nord
Cantal s'appauvrit démographiquement au bénéfice de l'aurillacois
probablement) |
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x |
XIXème
siècle |
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entre 1800 et 1850, on assiste à un amenuisement
du nombre de départs de migrants vers l'Espagne pour le nord-ouest
du Cantal. |
Mais
par où passaient-ils
(peu de femmes faisaient le voyage) ?
En plus de la route via Toulouse puis le milieu des Pyrénées,
trois exemples de chemins suivis sont montrés sur la carte.
Ils sont issus du livre d'Abel Poitrineau (voir Biblio):

Historiquement,
l'abbaye d'Aurillac avait des possessions
en Espagne. Les cantaliens y partirent d'abord pour le
pélerinage, puis pour les affaires. Cette migration est ancienne.

Où
vont-ils ? Et bien ... partout. L'émigration cantalou s'y faisait
dès le XIè siècle apparamment. Il est difficile
d'être plus précis. Certains allaient vers Madrid,
vers Cadix (donc tout au sud),
d'autres vers Barcelona, Valencia,
...
Rose
DUROUX (voir bibliographie)
en tire une étude plus qu'intéressante. Pour information,
ce sont environ 20.000 hommes qui proviennent essentiellement des
environs d'Aurillac et du triangle Ally-Pleaux-St
Christophe et se relaient en quasi permanence en Castille.
Et ceci sur une durée estimée à 15 à 20
générations (soit 4 à 5 siècles) jusque
dans les années 1920-1930.

Peut-être
même plus ancienne. R. Duroux cite que "Marcelin Defourneaux
remarque l'importance, aux XIè et XIIè siècles,
de la colonisation française en Espagne, favorisée par
les Clunisiens et les monarques espagnols. Il analyse l'afflux de
colons français fixés dans les domaines monastiques
et de barons liés à la reconquête. "Les souverains
espagnols favorisèrent la venue de colons dans les territoires
dépeuplés, afin de faire marcher de pair les deux conquêtes,
guerrière et économique, en leur offrant des conditions
propres à les tenter. Bariolage humain des villes nouvelles:
on y trouve à côté des Mozarabes, des Castillans,
des Gallegos, des Francs. De nombreuses cités possédèrent
un quartier ou tout au moins une rue des Francs []". Dans les
premiers contingents de français laborieux se trouvait-il des
cantaliens ? On pense à l'influence des évêques
auvergnats et limousins placés à la tête des sièges
épiscopaux créés dans la zone reconquise."
(R. DUROUX, Les auvergnats de Castille - Renaissance et mort d'une
migration au XIXè siècle, Faculté des Lettres
et Sciences humaines de l'Université Blaise-Pascal, p. 17).
Sachez,
pour l'anecdote, que des religieux auvergnats se chargèrent,
dans le courant du XIXè siècle, de fonder parmi les
premiers évéchés aux Etats-Unis.
Le cantalien
part avec un avantage dans la péninsule ibérique : le
patois parlé en Auvergne dérive de l'occitan et leur confère un certain
avantage linguistique. Comme les deux langues (Occitan
et Catalan) sont proches,
on éprouve peu de difficultés à se comprendre. Le temps fait le reste.
On y
sera boulanger, marchand
de toile, de parapluies
(il s'en fabrique à Aurillac), minotiers,
chaudronniers. Il y aura jusqu'à 20.000 français dans la
province d'Alicante et 17.000 en Catalogne.
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Ci-dessous,
la liste des patronymes présents dans le superbe livre de Rose
Duroux (voir Biblio):
A ABEL
AIGUEPERSE AIMAR ALARY ALAYRANGUES ALBESSARD ALQUIES (?) ALRIC ALZOUNIÊS
AMBLARD ANDRÈS ANDRIEU(X) ANGELVY ANTIGNAC ARCHER ARMAND ARNAL AURIAC
B BAC
BALAT BALLY, BALLIT, BAILLY BALMISSE BALTHAZAR BAROUE BARGUERIE BARD,
BARREAU BARRIER BARRIÈRE BASSET BASTID BASTIDE BAYLE BAYSSE BELAUBRE
BENASSAC, BERNASSAC BENECH BENOIT BERGAUI3 BERGEAUD BERGERON BERNET
BERTHOU BERTRAND BEX BLADANET (?) BLANC BLAUDY BLEYLE BOISSE BOISSET
BOISSIERE BONAFE BONAL BONHOMME BONHOURE BONNET BONY BORIE BORNE(S)
BOS BOUDET BOURBOUZE BOURGADE BOUSQUET BOUTELLIER BOUYGUES BOYGAS
(?) BRANDE BRETON BRIGE BRISFER BROQUIN BROUSSAL BRUEL BRUNHES, BRUGNES
BRUSSOLS BUC BUFFAMÈNE
C CABANES
CALVET CAMBEFORT CAMBON CANDÈSE (?) CANTELOUBE CANTOURNET CANTUEL
CAPITAINE CAPMAU CAPSENROUX CARDALLIAOUET CARNUS CARRIERE CARSAC CASSAN
CAIYMEL CAUSSE CAVAROC CAZAL(S) CHABEAUD CHABRIER CHALVET CHAMBON
CHAMBROT CHAMPAGNAC CHANDON CHANTAL CHANUT C HAPPE (?) CHAPSAL CHAREL
CHARLENNES CHARLES CHASSAGNE CHAULET CHAUMEIL CHAUVET CHAVANON CHAVAROCHE
CHAVIALLE CHAVINIER CHEMINADE CHEVALIER CHEYVIALLE CIBIAL CIBOT CLAMAGIRAND
CLAUZET CLAVIERS CLÈDE(S) CLERMONT COMBELLES COMBES CONORT CONTHE
CONTRASTIN COSSOUL COUDERC COURBON COURCHINOUX COURNIL COUSSI COUTEL
CROIZET CR0S CRUEGHE
D DABERNAT
DAlLER DANASTORG DANGUILHEN DARNIS DARSES DAUMARD DAUZET DEAUBÊ DEBRON
DELATOUR DELBLE DELCAMP DELCOUDERC DELEIL DELFRAISSY DELHOSTAL DELMAS
DELORT DELPEUCH DELRIEU DELSIRIÊS, DELSIRÉ DELSUC DELZANGLES DEMAISON
DEMATHIEU DENEVERS DESBANS DESTAING DESTANNES DEVEZ DILHAC DIOT DONNADIEU
DORAT DUCHER DUFAU DUFAYET DUMAS
E ESCARBASSIÉRE
ESPINETE ESQUIROU ESTIVAL
F FABRE
FABREGUE FAGES, FAXÈS (?) FARGES FAU FAUCHER FEL FENIES FÊRES FESQ
FIAT FIGEAC FILIQUIER FLAUBADIER FLORIS FLOTTE FONROUGE FONTALIVE
FORTET FOUILLOUX FREISSINET
G GABRIEL
GAILLARD GANTIER GARDES GARNIER GARRIC GARROUSTE GASTON GAUCHE, GOUST
GAUTHIER GÉLY GERMAIN GIBERT GLADINE GOUZOU GRAMONT(D) GRANET GRENIER
GRIFFEUILLE GUIBERT GUYEN

H HENRY
I ICHER
IMBERT IZOULET
J JALBERT
JALENQUES JARRIGE JAURIAC JEAN JOANNY JONQUIÊRES JOURDE JURQUET
L LABELLIE
LABENNE LABORDE LABORIE LABOUREL LABOUYGUES LABRIN LABRO LABRUNIE
LAC LACALMETTE LACALMONTIE LACAMBRE LACAN LACASSAGNE LACAZE LACHAZE
LACOMBE LACROIX LAFARGE LAFERRIERE LAFON LAGARDE LAGARRIGUE LALANDE
LALAURIE LANTUEJOUL, LANTUEGE LAPARRA LAPEYRE LAPORTE LAPOUZADE LARRIBE
LARROUMETS LASFARGUES LASSARAGNE LASSERRE LATOURNERIE LAUDIÊRE LAURENT
LAURICHESSE LAVEISSIÈRE LAVERGNE, LAVERNHE LA VERRIÈRE LAVIALLE LE
BERCEAU LESCURE LESMARY LESTE (?) LESTRADE LETOR LIAUBET LIERY LIMBERTIE
LINTILHAC LOUEINOUX LUCAIN
M MABIT
MAGER MAGNAC, MANHAC, MANIAC MAISONNEUVE MAISONOBE, MALASSAGNE MALGOUZOU
MALRAS MARLHIOU, MARLHOUX MARONNE MARTIN MARTY MAS MASCOU MASSIS MATAIS
MATHEAU MAURY MAYARD (?) MAZARGUIL MAZET MAZIC MECHI (?) MERCADIER
MERI MERLET MESTRIES MEYLEUC MEYNIAL, MAYNIAL MEYNIEL MIAGOU MILHAC
MIREMONT MIYOU MIZOU MOISSINAC MOMBOISSE MONDOR MONJOL MONMÈGHE MONRAISSE,
MONREISSE MONTAOUT MONTBOISSET MONTEIL MONTUSSAC MONTY MOREL MOUSSOURS
MULLET, MOULIER MURAT MURATET
N NOYOUES
NOZIÈRES
O OLIVIER
OUSTALNIOL
P PAGIS
PARRIQUES PAUQUET PEBRET PEITAVY PEYRAL PEYROL PICARD PIEDEBEUE PIGOT
PLANCHE POMPIDOU PORTE POUDEROUX POUX PRADAL PRADENHES PRAT PRESSUYRE
PUECH PUECHAL PUECHALDON, PUECHALDOU PUECHAVY PUECHBROUSSOU(X) PUECHOUIRBAL
PUJOL PUYRAIMOND
Q QUEILLE
QUIERS
R RABOISSON
RABOT RAMOND RATIE RAUZIERE RAYGASSE, REIGASSE RAYNAL REBEYROL(S)
REBEYROTTE RENAC RÉVEILHAC REVEL REVICHET REZONGLES RHODES, RODHES
RICHARD RICROS RIEU RIGAL RIOL RISPAL ROBERT ROCHE ROCHERY RONGIER
ROQUE(S) ROQUESALANE ROQUETANIERE ROUCHY ROUMAGNAC ROUX RUSSEL
S SABATIER
SABI SALABERT SALIÈGE SALLES SAPHARY SARISSON SAUNAC, SORNIAC (?)
SAURET SELINGE SELS SEMETEYS SENAUD SERIEYS SERRE(S) SIMON SIRAT SOUQUAL
SOUQUIÈRES SOURNAC, SOURNAT SUC SUDRIE
T TABEZE
TALON TAURAN TERRISSE TESSIER TEULADE TEULET TEULIÈRE TEYSSEDOU TEYSSIERE
THEIL THÉRON THERS TIBLE TILLIT TIRAVI TOURLAN TRAISSAC TRÉMOUILLE
TRÉMOUILLIÉRE TRIN TRISAT (?) TRUEL
V VABRE
VALADOU VAURS VEILLER VEISSIÈRE, VEYSSIERES VENRIES VERDIER VERMEIL
VERMENOUZE VERNIÈRES VERNIOLS VESCHAMBRE VEZOLS VIALA VIALLARD VIC
VIDAL VIDALENC VIERS VIEYRES VIGIER VIGNAL VISSILLE VOLPILHAC
