 |
Le
cantalou est un homme qui voyage, peut-être plus
que maintenant. Il va chercher le travail où il est. Le canton
de Pleaux est intéressant
à cet égard. Il y a beaucoup d'exemples. Des habitants de Chaussenac
qui partent vers le nord et les Pays-Bas,
ceux de Pleaux et
St Christophe
qui font de même vers l'Espagne.
On
se déplace en fonction des métiers et des endroits où ils seront
les plus demandés, donc les plus rémunérateurs. On part vers
le nord, le sud et le sud-ouest.
|
Encore
une fois, nos migrants vont se retrouver dans un contexte familial
bien connu et commun aussi à l'Espagne et à la Belgique
et aux Pays-Bas. Nos migrants ont ainsi pu ramener de l'argent de
ce formidable empire: celui des Habsbourgs.
L'Artois
est une ancienne province, âprement disputée
par la maison de Habsbourg et par la France. La région eut
son apogée économique sous les Habsbourgs.
 |
**************** |
 |
Concernant
le nord et l'Artois, ce serait plutôt chaudronnier.
Un article de Bertrand Crepel, disponible sur internet (voir Biblio/Web),
nous livre des renseignements : les premiers auvergnats arrivent en
Artois vers 1680. En 1640, Louis XIII avait conquis la région, le
traité des Pyrénnées lui en reconnaissant
définitivement la possession. Cette frontière fut encore disputée.
Etant un centre de l'industrie textile depuis le Moyen Age, il y avait
donc du travail.
Une nouvelle
vague d'immigrants de nos montagnes y reviendra dans les années 1730,
plus importante que celle de 1680-1690. Il précise aussi que "le
point de départ de ces migrants auvergnats se concentre au maximum
autour des bourgs de Mauriac et Saint-Flour".
N'oublions
pas que parmi des personnes des environs de Pleaux parties en Espagne,
certaines y étaient marchand de toile. N'étant pas spécialiste, il
devait y avoir quelques points communs entre la fabrication de toile
et l'industrie textile se développant en Artois. Aussi, l'auteur ajoute
que des auvergnats installés en Artois et ayant gardé contact avec
le pays ont "averti leurs parentés respectives qu'il y avait
en Haut-Artois du travail pour y relancer l'artisanat lainier languissant
dans les petits villages, et en Bas-Artois et en Flandres du travail
pour mieux développer l'industrialisation textile qui s'amorce déjà
dans les gros bourgs ! Pour éviter la disparition ou le manque d'outillage
assez spécifique et particulier (outils de tissage, entredents, cardes,
pointes à déchiqueter la laine), pourquoi ne pas appeler et fixer
quelques chaudronniers auvergnats, de ceux qui fabriquaient probablement
déjà ce genre d'article ? Cela était aussi et certainement une soupape
économique pour les jeunes gens auvergnats, en valorisant leurs expériences
dans le travail des métaux précieux ou courants".
Site
de Bertrand CREPEL