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Bragach,
1475 (terrier de Mauriac) - Braghacum, 1502 (id de Cussac)
- Bragheat, 1535 (don gratuit) - Braiac, 1595
- Brayac, 1596 - Brageac, 1620 (état civil) -
In coenobio Brageacensi, 1626 (Gall. Christ., t. II,
col. 384) - Breghat, 1628 (paraphr. sur les coûtumes
d’Auvergne) - Brahac, 1650 - Draghac, 1651 (état
civil de Pleaux) - Bragach, 1671 - Bragac, 1672
(id du Vigean) - Braghac, 1675 - Brajhac, 1784
(Chabrol, t. I) - Brajac - Broghat (id t. IV)
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Le
nom dériverait de Bragiacum ou villa Bragii,
domaine ayant pu appartenir à un certain Bragius à l'antiquité.
Régi
par le droit écrit, il dépend de la justice de l’abbesse de Brageac,
et ressort au baillage d’Aurillac, en appel de la préveauté
de Mauriac.
Ce
bourg est lié à l'exercice de la religion depuis son
origine : un monastère, reconverti en abbaye, a précédé
l'installation des futurs villageois.
Le
premier religieux du lieu fut un ermite, Saint Till. Jeune fils de
l'un des chefs saxons écrasés par Clotaire II, Tillo (ou Tillon) fut
vendu comme esclave et acheté par saint Eloi (celui de la chanson
populaire) qui lui donne une formation chrétienne et artistique. Devenu
prêtre, il se retire à l'abbaye de Solignac, près de Limoges, puis
dans la solitude des gorges de l'Auze, en un endroit qu'on appellera
Brageac, où sa sainteté lui attire des disciples (il a pris le nom
de Paul). De retour à Solignac, il y meurt le 7 janvier 700.
Pour
la (petite) histoire, précisons que douze moines de Solignac
fondèrent l'abbaye de Beaulieu sur Dordogne, dans la Corrèze.
Vers le milieu du IXe siècle, Rodolphe de Turenne, archevêque de Bourges,
décide d’y fonder un monastère. D’après la légende, il aurait été
séduit par la beauté du site qu’il aurait nommé « Bellus Locus ».
En réalité, le site sur lequel existait déjà un petit village du nom
de Vellinus présentait un intérêt stratégique : proximité de la rivière
et confins du Limousin, du Quercy et de l’Auvergne.

On
trouve encore la trace de sa cellule d'ermite, creusée dans le rocher,
sous l'église abbatiale de Brageac. Des recherches récentes ont montré
qu'une personne y avait bien vécu là à cette époque, le mobilier étant
en partie romain (par réutilisation) et médiéval
…
Un
premier monastère est fondé par St Till ou l'évèque d'Auvergne, Bonnet,
en lieu du bourg et prend le nom de Brajecte (évoluera en Brageac).
Le lieu domine l'ermitage de Till. Trente moines de l'ordre de St
Benoît y arrivent. C'est à ce moment que St Till s'est retiré à Solignac
où il décède. Ceci est la version officielle.
Une
autre version existe et est disponible par le lien ci-dessous.


Nombre
d'années après surviennent les croisades. Bien que d'un
certain âge, le châtelain de Brageac partit pour la Palestine
et n'en revint pas. N'ayant pas d'héritier direct, ses biens
passèrent en d'autres mains et la forteresse fut transformée
en monastère, puis en abbaye.
C'est
alors que fut édifiée l'église. L'église
actuelle ne constitue qu'une partie de l'église antique qui
occupait une superficie de 100 toises carrées (400 m²).
Nombre
d'années après, les Sarrazins dévastèrent
le pays, ne laissant de l'église et de l'abbaye que le choeur,
les murs de protection ainsi que la tour qui existe de nos jours.
Les moines furent massacrés, les gens du village aussi.
Le
village détruit fut reconstruit par des dames bénédictines,
nobles, sous l'impulsion de Raoul de Scorailles qui rapporta des croisades
les chefs de St Côme et St Damien, restaura l'église
paroissiale, le pays s'étant peu à peu repeuplé.

Voilà
donc la seconde version. Mais à quelle croisade partit
le châtelain, puisque se situant avant le passage des
Sarrazins ?
La
suite semble plus réaliste et reprend une partie décrite
ci-dessus. Le monastère devient abbaye de femmes de l'ordre
de St Benoit. Toutefois, l’église était dédiée à Notre-Dame
de l’Assomption, ainsi qu’à St Côme et St Damien. Fondé par
Guy et Raoul de Scorailles, à leur retour de croisade (la première
croisade 1096-1099) vers 1100, le monastère servit pour
les jeunes filles nobles et prospéra jusqu'à la révolution.
L'abbesse
est à la nomination du Roi et toujours choisie parmi les plus
nobles familles du voisinage. Des dames de la famille Scorailles
le dirigèrent : Agnès, abbesse en 1218, Catherine, abbesse de
1594 à 1622 en restaura l'église.
Un
écusson aux armes des Villemontée replacé au-dessus de la porte
rappelle que quatre abbesses de ce nom régnèrent sur Brageac
de 1622 à 1756.
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D'autres
familles sont représentées : Almodie de Pleaux y fut religieuse vers
la fin du XIII ème et le début du XIV ème, ainsi que Jeanne de Lignerac.
Des
ruines dans les environs du bourg semblent indiquer que le bâtiment
était autrefois plus considérable. Une tradition voudrait qu'un château
fut présent à Brageac, ce qui est peu probable. Toutefois, les abbesses
avaient fait fortifier les bâtiments de l'abbaye.

L'église
est dédiée à Saint Thibaud, ainsi qu'à Saint Côme et Saint Damien.
Ces deux derniers, frères, furent décapités en 287.
En
1792, la révolution retire l'abbaye aux abbesses. Elle appartient
actuellement au peintre Mazar. Le
13 août 1858, Antoine Roux, né en 1826, cultivateur,
quitte ses voisins et part s'installer en Algérie.
Concernant
le bourg lui-même, la plupart des maisons sont bâties sur les
restes des anciennes cellules des moniales.
Les
curés de Brageac ont été:
XV
ème s.
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Jean
Vayret (1473-1488) du hameau de Pradel, ? (?-?) |
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XVI
ème s.
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Jean
de St Chamans (1519), N. Vayret (1540) neveu du précédent,
Pierre Gondel (?) prêtre limousin |
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XVII
ème s.
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Bertrand
Dupeyron (1591-1619), Bertrand Dupeyron II (1619-1626) frère
du précédent, mort en 1626, Bernard Dupeyron (1630-1657)
neveu et successeur du précédent, Antoine Dupeyron
(1657-1668), Jean Vincent (1668-1719) |
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XVIII
ème s.
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Jean
Lescure (1719-1767) originaire d'Ostenac, ancien prêtre
filleul et vicaire de Chaussenac, Jean Saulière (1764-1768),
Antoine Meylac (1768-1777), Pierre Diernat (1777-1791 puis 1804-1826) |
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XIX
ème s.
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Pierre
Delmas (1826-1827), Antoine Chargès (1827-1840), Jean Bergeaud
(1840-1861) originaire de Bagnac-haut à Anglards de Salers
et transféré à Drugeac, Jean-Baptiste Bouchy
(1861-1878) né à Clamoux, Pleaux et commanda la
réparation de l'église de Brageac, Pierre Varenne
(1878-1888) de Mauriac, Paulin Parrique (1888-?) |
Un
article de 1914, assez bref, est relatif à l'école:
Mercredi
27 mai 1914: |
Brageac:
Pour les écoles. |
Mr
le Ministre de l'Instruction publique vient d'accorder aux écoles
de notre commune une concession de matériel d'enseignement.
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